Choc avant l’accord UE-Mercosur : +80 % de viande sud-américaine cet été !

Un raz-de-marée de viande bovine sud-américaine déferle sur l’Europe. Et tout cela, avant même que l’accord UE-Mercosur n’entre en vigueur. Cet été 2025, les chiffres explosent. Une hausse spectaculaire des importations de bœuf remet en question l’équilibre du marché européen.

Un été 2025 sous le signe de la viande importée

En plein cœur de l’été, entre barbecues et étals de supermarché, une tendance s’est imposée : l’Union européenne a fortement augmenté ses achats de viande bovine. En juillet 2025, ce sont près de 47 500 tonnes équivalent carcasse (téc) de viande en provenance de pays tiers qui ont été importées. Cela représente une hausse de 46,2 % par rapport à juillet 2024.

Mais ce sont surtout les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) qui ont dominé. À eux seuls, ils ont livré 33 600 téc, soit une envolée de 78,9 % en un an.

Des pays en pleine offensive

Les chiffres sont clairs. Chaque grand exportateur sud-américain a fortement accru ses envois :

  • Brésil : +132,3 %, leader de la croissance
  • Uruguay : +73,4 %, dépasse les 10 000 téc
  • Paraguay : +67,8 %
  • Argentine : +46,9 %, également au-dessus des 10 000 téc

Résultat : 70,7 % de toute la viande importée hors UE vient désormais du Mercosur, contre 57,7 % un an plus tôt.

Pourquoi cette explosion maintenant ?

La forte augmentation des importations ne vient pas de nulle part. Plusieurs facteurs se cumulent :

  • Production européenne en baisse : –3,2 % au premier semestre 2025, soit 103 000 tonnes de moins qu’en 2024
  • Consommation stable : encore robuste en Allemagne, malgré un léger recul en France et en Italie
  • Utilisation intensive des quotas déjà en place : les importateurs utilisent à plein les canaux existants, bien avant l’application du traité UE-Mercosur
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Entre janvier et juillet 2025, les volumes importés ont ainsi grimpé de 20,5 % par rapport à l’année précédente. On pourrait dépasser les 230 000 tonnes pour l’année complète.

Un cadre réglementaire qui ouvre des portes

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cette poussée ne résulte pas d’un vide réglementaire. Bien au contraire. Depuis des années, plusieurs quotas facilitent déjà l’entrée de viande étrangère en Europe :

  • Quota « Hilton » (20 % de droits de douane) : 58 400 tonnes au total, réparties entre l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay
  • Quota de haute qualité (0 % de droits) : 58 500 tonnes, principalement pour les États-Unis, mais aussi partagé avec l’Argentine, l’Uruguay, la Nouvelle-Zélande et l’Australie

L’accord Mercosur à venir prévoit encore plus :

  • 99 000 tonnes supplémentaires à 7,5 % de droits de douane, mises en place progressivement sur 6 ans
  • Suppression des droits pour le quota Hilton

En tout, environ 157 000 tonnes bénéficieront d’un plafond de droits à 7,5 %, sans compter les volumes déjà alloués à l’Océanie.

Un retour historique ?

Ce regain des exportations sud-américaines rappelle des niveaux atteints il y a près de deux décennies. Vers 2006, les pays du Mercosur fournissaient jusqu’à 80 à 90 % des importations de viande hors UE. Ce gigantesque flux avait été freiné en 2008 avec la mise en place du système SISBOV de traçabilité au Brésil. La reprise s’est faite lentement à partir du milieu des années 2010.

En 2024, l’Union européenne produisait avant tout en :

  • France : 19,7 %
  • Allemagne : 15,3 %
  • Espagne : 10,9 %
  • Italie : 10,0 %
  • Pologne : 9,7 %
  • Irlande : 9,2 %

Ces six pays concentrent à eux seuls les trois quarts de la production européenne.

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L’accord Mercosur changera-t-il la donne ?

Ce que cet été démontre, c’est que même sans le traité actif, les importateurs savent déjà exploiter les leviers existants. Une offre européenne en recul, des quotas déjà ouverts, et des habitudes de consommation tenaces façonnent un marché très favorable à la viande sud-américaine.

Avec l’entrée en vigueur du futur accord, cette tendance risque de se renforcer. Les opérateurs auront un cadre plus large, plus stable. Sauf retournement du marché ou changement politique dans l’Union, l’Amérique du Sud est bien partie pour s’imposer durablement dans les assiettes européennes.

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Céline V.
Céline V.

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